- SRI LANKA - Actualité (1990-1996)
- SRI LANKA - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique démocratique socialiste de Sri LankaPolitique intérieureLe 11 juin 1990, les hostilités reprennent entre les combattants des Tigres de la libération de l’Eelam tamoul (L.T.T.E.) et l’armée sri-lankaise, après 1 an de négociations entre le régime et les séparatistes. L’armée, qui est composée en majorité de Cinghalais, parvient à reprendre les principales villes du nord-ouest de l’île occupées par les rebelles après le départ du corps expéditionnaire indien. Les rebelles se réfugient dans la jungle. Principale victime des combats, la population tamoule fuit en masse la région.Le 3 août 1991, l’armée remporte une victoire contre le L.T.T.E., après les combats les plus violents qui ont eu lieu depuis le début de la lutte pour l’indépendance des Tamouls en 1983.Le 1er mai 1993, le président Ranasinghe Premadasa est tué à Colombo dans un attentat-suicide à la bombe (20 morts). Cet attentat achève de décapiter la classe politique du pays, après l’assassinat, le 23 avril, du principal rival du président, Lalith Athulathmudali, chef du Front démocratique national unifié. Cette formation est née en 1991 d’une scission du Parti national unifié (P.N.U.) au pouvoir. Le 7, le Parlement élit à la présidence du pays Dingiri Wijetunga, qui était Premier ministre depuis janvier 1989.Le 11 novembre, offensive du L.T.T.E. contre la base aéronavale de Pooneryn, dans le nord du pays. Le 13, celle-ci est dégagée par les forces gouvernementales.Le 16 août 1994, l’Alliance du peuple, coalition de centre gauche dirigée par le Parti de la liberté de Chandrika Kumaratunga, remporte les élections législatives, avec 113 élus sur 225. Les conservateurs du P.N.U., au pouvoir depuis 1977, n’obtiennent que 94 sièges.Le 19 août, Chandrika Kumaratunga présente son gouvernement composé en accord avec le président conservateur Dingiri Wijetunga auquel est attribué le portefeuille de la Défense.Le 31 août, Chandrika Kumaratunga annonce la levée partielle, unilatérale et inconditionnelle, de l’embargo imposé depuis 1990 au territoire contrôlé par le L.T.T.E. dans le nord de l’île. Cette mesure vise à faciliter la reprise des négociations avec les rebelles tamouls.Le 23 octobre, le candidat conservateur à l’élection présidentielle, Gamini Dissanayake, est tué par l’explosion d’une bombe qui cause la mort d’une cinquantaine d’autres personnes, lors d’une réunion électorale, à Colombo. Le gouvernement suspend les négociations avec le L.T.T.E.Le 9 novembre, Chandrika Kumaratunga, candidate de l’Alliance du peuple, est élue à la présidence de la République, avec environ 60 p. 100 des suffrages. Veuve d’un dirigeant assassiné en 1988, elle était opposée à Srima Dissanayake, elle-même mandatée par le P.N.U. en remplacement de son mari.Le 14 novembre, la mère de Chandrika Kumaratunga, Sirimavo Bandaranaike, prête serment comme Premier ministre, poste qu’elle a déjà occupé 2 fois depuis 1960.Le 3 janvier 1995, la présidente Kumaratunga et le chef du L.T.T.E., Velupillai Prabatharan, concluent un accord de cessez-le-feu. Les tensions ancestrales entre les Cinghalais et les Tamouls s’étaient ravivées en 1983, provoquant la radicalisation des revendications indépendantistes du L.T.T.E. Depuis cette date, les affrontements intercommunautaires ont fait quelque 30 000 morts.Le 19 avril, le L.T.T.E., qui exige la levée totale de l’embargo visant son territoire et le démantèlement des bases militaires situées sur la ligne de front, rompt la trêve en détruisant 2 navires militaires dans le port de Trincomalee, sur la côte est. Les combats reprennent les jours suivants.Le 7 août, un nouvel attentat meurtrier du L.T.T.E. répond aux propositions de la présidente Kumaratunga visant à instaurer un système fédéral au sein duquel les régions tamoules bénéficieraient d’une large autonomie.Au terme d’une offensive lancée en octobre, l’armée annonce, le 2 décembre, la chute de la ville de Jaffna, bastion du L.T.T.E. dans le nord de l’île, que sa population a évacuée. Les combats ont fait environ 500 morts parmi les soldats et 2 000 chez les rebelles.Le 31 janvier 1996, les rebelles du L.T.T.E. détruisent la banque centrale de Colombo.En avril, l’armée achève la reconquête de la péninsule de Jaffna, au terme d’une offensive entamée en 1995. Les Tigres tamouls se replient dans la jungle.Vie économiqueEn 1990, la crise du Golfe porte un coup à l’économie, qui commençait à se remettre des conséquences de l’insurrection tamoule: la facture pétrolière s’alourdit et les envois de fonds des 100 000 travailleurs expatriés s’arrêtent. Les exportations de thé à destination de l’Irak, l’un des principaux acheteurs, cessent pour respecter l’embargo des Nations unies. Le groupe d’aide au Sri Lanka, réuni à Paris en octobre, accorde une assistance de 1 milliard de dollars.En 1991, les bonnes performances de l’économie sont perceptibles à la Bourse de Colombo. La croissance se ralentit toutefois, en raison d’une moindre progression de la récolte de thé. Le tourisme est en augmentation. Le contrôle des changes est assoupli. Le programme des privatisations prend plus d’ampleur.En 1992, un important accroissement des exportations du secteur de la confection et du textile compense la chute de la production de thé, affectée par la sécheresse. La part du thé dans les exportations s’élève à 21 p. 100 (en 1991), contre 48,5 p. 100 13 ans auparavant. Au cours de la même période, celle des produits manufacturés est passée de 15 à 60 p. 100. Le gouvernement de Dingiri Wijetunga mise sur les investissements pour intensifier l’industrialisation du pays.En 1993, la production de thé, de caoutchouc, de riz est en hausse. L’industrie ne fait preuve de dynamisme que dans le secteur privé, consacré pour moitié au textile et à la confection, qui augmente de 11 p. 100. Les exportations de produits manufacturés progressent, en raison de la compétitivité de l’industrie du vêtement. Ce secteur s’est développé avec l’ouverture de 130 nouveaux ateliers textiles, produits de la politique du président Premadasa, qui avait promis la création de 200 unités de production en zone rurale.La rébellion dans le nord-est du pays continue de peser sur les finances publiques. La Défense intervenant pour 15 p. 100 des dépenses et un tiers du pays environ se trouvant détourné des circuits productifs, on estime que l’insurrection ampute la croissance annuelle de 3 à 4 points.Les réformes économiques évoluent de façon inégale. En mars, le contrôle des changes est supprimé, mais les privatisations ne concernent toujours pas les grandes entreprises d’État.En 1994, les résultats de l’économie sri-lankaise continuent à être positifs. Le nouveau gouvernement formé par l’Alliance du peuple affirme son intention de renforcer le contrôle de l’État sur les secteurs importants de l’économie.En 1995, la performance du secteur agricole l’emporte sur celle du secteur industriel qui pâtit de la morosité engendrée par la poursuite de la guérilla tamoule, en dépit des efforts du pouvoir pour rétablir la paix. La croissance reste toutefois soutenue. L’augmentation des crédits militaires alourdit le déficit budgétaire.En 1996, la poursuite de la guerre et des attentats continue de nuire aux revenus touristiques. La croissance est en baisse, malgré le fort développement de l’industrie du thé. Les dépenses militaires demeurent élevées.Relations internationalesLe 24 mars 1990, le retrait du corps expéditionnaire indien, présent dans l’île depuis 1987 pour contenir les affrontements intercommunautaires, s’achève.En mars 1995, la visite de Chandrika Kumaratunga à New Delhi consacre les bonnes relations du nouveau pouvoir avec l’Inde.
Encyclopédie Universelle. 2012.